Nom : Itsuka
Prénom : Nathanael
Surnom : Nathan, Cinq
Sexe : Masculin
Maison souhaitée : Serdaigle
Maison : Histoire : Tout commença un matin comme un autre. Un 23 février, précisément. Dehors, il faisait si froid que, même à deux heures de l'après-midi, les flaques qui témoignaient d'une pluie récente demeuraient gelées. Pas un seul souffle de vent ne venait briser la tranquillité de la journée. Le quartier de Gainsford était calme, dans la journée... Venant d'un appartement exigu et insalubre, au fond d'une ruelle sombre du centre de Dacre, dans le Yorkshire, un hurlement d'enfant vint troubler le silence glacial qui régnait. Nathanael venait de naître, dans la chambre minuscule et malsaine de sa mère, et recevait les premiers soins malhabiles de la part d'une voisine plus sympathique que les autres.
Chrétienne et pratiquante, elle l'appela Nathanael, du nom du cinquième apôtre, et lui donna pour nom de famille Itsuka, ne connaissant pas celui du père, mais sachant reconnaître chez le nouveau-né des traits asiatiques qui se remarqueraient de plus en plus au fil des années. Itsuka – le cinquième jour, en japonais.
Pourquoi la mère de Nathanael avait préféré garder ce gosse bien trop encombrant, cela restait un mystère pour ses collègues du quartier des putes. Quand on est une catin, avoir un enfant était l'une des pires choses qui pouvait vous arriver, d'autant plus que ça ne vous offrait certainement pas une raison pour arrêter le boulot. Mais Helen avait toujours été excentrique et marginale, alors personne n'avait posé de question. Surtout qu'elle semblait bien s'occuper de son garçon, au final.
Nathanael grandit ainsi au milieu des femmes de joie du quartier des plaisirs de Dacre. De fait, il avait des connaissances qui ne correspondaient pas à son âge, et ignorait le sens du mot "tabou". Il prit très vite l'habitude de se promener sans complexe dans le quartier, au milieu des catins et des clients, et les habitués finirent par ne plus remarquer sa présence, pourtant étrange dans un tel endroit. Helen continua son travail comme avant, gardant un peu du temps de ses journées, dont la majorité était passé à dormir, pour s'occuper de son fils, et lui transmettre malgré tout une éducation. Bien sûr, il n'allait pas à l'école, et il n'était probablement même pas enregistré sur les dossiers de la mairie. Helen savait que cette existence clandestine n'était pas un cadeau pour son fils. Mais elle n'y pouvait rien. Et puis, elle était persuadée de pouvoir arriver seule à élever son enfant.
Elle y parvient, pendant sept ans, surmontant tous les obstacles, restant digne malgré tout, et se montrant forte face à toute épreuve. Nathanael faisait tout son possible pour assimiler un maximum de chose, par égard pour l'enseignement de sa mère. Il aimait apprendre de la bouche de cette femme qui gardait un certain honneur malgré sa profession. De la bouche de sa mère.
Mais, au cours le la septième année de vie de Nathanael, il se passa un événement qui changea radicalement le cours des choses.
Une nuit comme une autre. Nathanael revenait d'une balade nocturne dans le centre de Londres. Il avait déjà appris à se servir de son joli minois et de ses traits asiatiques pour faire fondre les jeunes femmes, et se faire payer des repas, ou quelques articles de magasins, que ce fut pour lui ou pour sa mère. Ce soir, justement, il lui rapportait un cadeau, un lot de produits de bain qu'une femme ne pouvait qu'apprécier. Comme il n'avait entendu aucun bruit en provenant de la chambre d'Helen, il était entré, un sourire au lèvre et son paquet dans les mains.
Debout sur le lit se tenait un homme qu'il ne connaissait pas. Il était vêtu d'un simple pantalon entrouvert qui laissait deviner ce qu'il venait de faire, et quelques gouttes de sueurs parcouraient encore sa peau. Sur la lit, inerte, reposait sa mère, sa chemise ouverte dévoilant son corps nu. Un oreiller recouvrait son visage, un oreiller percé de trois trous d'où s'échappait une odeur de sang.
Dans la main de l'homme, Nathanael reconnu un revolver.
Ses mains se crispèrent soudain sur le paquet qu'il portait. Il sentait les poils de sa nuque se dressait, et ses dents grincer sous la colère et la douleur. Déjà sa vision se brouillait derrière les larmes.
Haine. Haine, haine, haine, voilà ce que criaient son âme et son cœur. Que de rage envers cet inconnu qui venait de lui prendre la vie qui lui importait le plus au monde.
Il ne bougeait pas, tétanisé par le choc. L'homme, qui s'était aperçu de sa présence, aurait pu le tuer. Mais ce fut l'inconnu qui s'écroula.
Sans raison apparente, comme frappé par un éclair. Comme si la haine de Nathanael l'avait frappé au cœur. Comme si l'ange qui portait son nom avait agit à sa place.
Après cet incident, Nathanael fut contraint de quitter le quartier de Gainsford. Il erra plusieurs semaines dans la ville de Dacre, travaillant au noir et se faisant payer quelques repas, mais sans jamais se résoudre à vendre son corps comme le faisait sa mère. Il logeait où il pouvait, finissant en général dans un vieil immeuble de Main Street déjà squatté par une dizaine de jeunes. Il avait faim, froid, et se sentait seul. Mais par-dessus tout, il avait peur. Peur de ces ados qui vivaient dans l'immeuble et le regardaient si étrangement ; peur de se faire choper par la police et finir Dieu savait où ; et surtout peur de ses rêves, dans lesquels le visage de cet homme, et l'image de sa mère inerte, revenaient sans cesse…
Ce fut un soir pluvieux, alors qu'il se rendait à l'un de ses petits boulots, qui consistait à faire la plonge dans un restaurant miteux du centre, que deux hommes habillés plus qu'étrangement vinrent lui parler. Le premier était vêtu d'un anorak et d'une jupe fushia, et le second portait une chemise hawaïenne, une veste de salon et un pantalon ciré jaune. Nathanael hésita un instant à les ignorer et à passer son chemin, mais ils semblaient le connaître. Du moins, ils connaissaient son prénom et son nom de famille, ce qui était déjà chose rare. Alors il les écouta.
Ils lui dirent qu'ils étaient sorciers, de même que lui, qu'ils venaient du Ministère de la Magie car Nathanael avait commis un meurtre, et qu'il n'encourrait pas de poursuite compte tenu de son jeune âge et du fait qu'il ne connaissait pas ses propres pouvoirs. Puis ils lui dirent qu'il devait les suivre, pour être accueilli dans un orphelinat sorcier à Londres.
Et qu'il n'avait pas le choix.
Et en effet, ayant devant lui deux adultes complètement marginaux qui pointaient sur lui leurs baguettes, et qui ne semblaient pas vraiment présenter, Nathanael n'avait pas vraiment le choix.
Ainsi s'arrêta sa vie de bohème à Dacre. Il atterri dans un petit orphelinat londonien, au milieu d'autres enfants sorciers comme lui. Certains maîtrisaient déjà un peu leurs pouvoirs, mais tous se faisaient sévèrement réprimander dès qu'ils s'en servaient. D'autres ne comprenaient pas vraiment leur présence ici, se considérant comme normaux, puisqu'ils ne pouvaient pas faire voler les bougies ou exploser les vitres par leur seule volonté…
Mais Nathanael comprenait, peu à peu, que c'était bien lui qui avait tué cet homme. Alors, il accepta son sort. L'orphelinat était une prison comme une autre. Il n'était rien d'autre qu'un meurtrier, après tout.
Pourtant, quiconque le voyait aurait pu jurer le contraire. Sérieux, souriant quand il le fallait, avide de connaissance, il savait se faire apprécier des adultes. Et ce n'était pas le simple fruit d'une enfance passée au quartier des plaisirs : Nathanael était naturellement un enfant calme et silencieux qui aimait lire et étudier. Il ne s'emportait jamais et, ce qui faisait la joie des adultes chargés de lui, il ne se servait jamais de ses pouvoirs. Finalement, il avait plus l'air d'un moldu paumé que d'un sorcier meurtrier. De plus, il ne ressentait pas lui-même de remords. Il avait pris la vie de l'assassin de sa mère. Il avait pris la vie de celui qui lui avait volé la sienne. Devait-il se sentir coupable?
Aussi passa-t-il quatre années plaisantes dans l'orphelinat, s'instruisant sur le monde des sorciers, liant connaissance avec les orphelins de son âge sans qu'ils ne deviennent plus que de simples camarades. Intelligent et précoce, il raisonnait beaucoup sur lui-même, à un âge où la plupart des enfants préféraient jouer et se courir après. Il lisait beaucoup, s'instruisant continuelle sur ce monde magique dont il ignorait l'existence auparavant. Ce monde le captivait. Il offrait tant de possibilités! Si le destin l'avait doté de ce don qu'était la fibre sorcière, sa mère n'aurait jamais eu à perdre son corps dans le quartier des plaisirs…
Seul un incident vint déranger un peu la vie calme et rangée qu'il avait à l'orphelinat. Alors qu'il lisait, comme à son habitude, il fut la cible involontaire d'un sort jeté par une jeune orpheline, récemment arrivée. Celle-ci, haineuse et enragée, usait de ses pouvoirs sans jamais les contrôler. Sans l'approuver, Nathanael comprenait une telle réaction : l'enfant venait de perdre des deux parents et son frère dans un tragique accident, et ne pouvait y répondre que par la colère et l'incompréhension.
Ainsi, l'injonction de la petite se transforma en sortilège, mais n'étant dirigé vers personne, il prit pour cible le premier être qu'il rencontra, et qui se trouva être Nathanael.
Expulsé de sa chaise, il se cogna violemment contre une des grandes étagères de bois, son cisaillé par des lames d'air.
Si la plupart des blessures furent superficielles, et guérirent rapidement, l'une des lames atteint son œil droit. La douleur ressentie fut si grande que son cri resta prisonnier de sa gorge. Sa paupière fut coupée en deux, l'œil crevé sur le coup. Malgré les soins reçus à l'hôpital, il s'avéra que la blessure, faite par la magie, ne pourrait guérir.
Nathanael n'en voulu pas vraiment à la petite fille, qui après l'événement ne se laisse plus jamais aller à la colère, et devint très protectrice envers Nathanael, comme pour se racheter. Depuis, Nathanael porte un bandeau sur l'œil droit, cachant sa blessure. Cependant, même une telle souffrance ne parvint pas à troubler le calme dont le jeune garçon faisait preuve, et il apprit à vivre avec, ou plutôt sans, en l'occurrence.
L'été de sa onzième année, Nathanael reçu sans surprise la lettre de Hogwarts. Les orphelins plus âgés étaient déjà partis dans cette école, et en revenaient à chaque grandes vacances avec plein de récits extraordinaires. Nathanael n'avait fait qu'attendre patiemment son tour, sachant qu'il viendrait, alors que ses camarades piaffaient à chaque rentrée scolaire. Lui en profitait pour se renseigner chaque jour un peu plus sur l'école et ce qu'il allait y découvrir.
Ainsi il découvrit Hogwarts, et ses quatre maisons. Ce fut sans surprise qu'il fut envoyé à Serdaigle.
Il y passa trois années plutôt calmes, bien que pleines de surprises et de découvertes. Libertin, suite à son passé au quartier de Gainsford, il perdit son innocence dès sa première année à Poudlard dans les bras d'un Griffondor, et sa virginité durant la deuxième sous les caresses d'un Serpentard. Il ne se posa aucune question sur son homosexualité. Après tout, cela lui paraissait presque normal. Jamais il n'aurait pu poser les mains sur le corps d'une femme.
Il entame à présent sa troisième année à Hogwarts. Selon les rumeurs, Celui Qui A Survécu y commencera ses études. Mais Nathanael ne s'en préoccupe pas vraiment. Il s'inquiète plus de l'arrivée de ses nouvelles options à vrai dire…